Tables haut de gamme
La vague de restaurants omakase exclusifs et d’une conception exquise est, pour ceux qui aiment leur repas dans la tranquillité et le cérémonial, un ajout bienvenu à l’offre gastronomique de la ville. Omakase – qui se traduit par « Je m’en remets à vous » – est un style culinaire traditionnel japonais où le repas est adapté aux goûts individuels. Seules 120 personnes par semaine peuvent manger au Yoshino et vivre l’approche rigoureuse du chef Tadashi Yoshida de Tokyo; le sushi Yakisaba, une de ses marques de commerce, se combine au maquereau cuit sur charbon avec gingembre et shiso marinés. Il a récemment mérité une étoile Michelin et une critique quatre étoiles du New York Times.
Daniel Boulud accède à la scène omakase au Jōji, aux allures de bar clandestin sous le One Vanderbilt de l’hôtel Grand Central. L’art du maître du sushi George Ruan et de deux autres vétérans du Masa brille dans des mets qui vont au-delà des ingrédients japonais traditionnels – comme de petits poissons perciformes apprêtés selon la technique kara-age et servis avec caviar, fleur de shiso et, étonnamment, purée d’oignon blanc. Contrairement au reste de la cohorte omakase, l’ambiance y est moins ouatée (vous pouvez même y entendre du rap). Et chez Noz 17 à Chelsea, Junichi Matsuzaki réinvente la forme, créant un omakase non conventionnel qui peut même comprendre un onigiri de champignon végétalien.
Tout aussi difficile d’accès, mais beaucoup plus vivante, la clinquante brasserie Le Rock, la plus bourdonnante des options de repas du Rockefeller Center de l’équipe du Frenchette; vous y trouverez des mets modernes à la vinaigrette de poireaux et des escargots bourguignons. Entre-temps, la table italienne Al Coro de grande classe combine un élégant menu à plusieurs services (dont des pâtes d’exception comme les culurgiònes farcis au mascarpone et à la fontina, ornés de caviar) à la musique en direct dans l’ancien espace Del Posto. Vous pouvez aussi vous glisser sur l’une des banquettes de velours du tout nouveau Torrisi du Puck Building, où le menu remanie les plats italiens, à la new-yorkaise; vous y trouverez des linguinis sauce rosée Manhattan aux palourdes, et du foie haché au Manischewitz. Créé par Major Food Group, qui a récemment annoncé l’ouverture d’une succursale du ZZ’s Club réservée aux membres, sur invitation, avec un restaurant privé Carbone dans Hudson Yards.
Bars animés
La vogue des « lampées » de caviar bat son plein au Temple Bar du NoHo et au Nubeluz, où une « lampée » de trois grammes de Kaviari Ossetra trône au menu. De grandioses plats de mollusques crus accompagnent les boissons du moment au Corner Bar, le plus récent restaurant du chef Ignacio Mattos au Nine Orchard dans le Chinatown, et au Holywater, le bar de style Nouvelle-Orléans dans TriBeCa, où vous attend l’assiette Celebration. Au populaire bar Overstory de 26 places du 64e étage d’un immeuble art déco distinctif du district financier, vous pouvez siroter votre cocktail In the Clouds à base de thé Earl Grey devant une vue panoramique de la ville. Les amateurs de cocktails convergent également vers une ancienne remise de trois étages dans Gramercy, que Takuma Watanabe, ancien barman de l’Angel’s Share, a transformé pour en faire le Martiny’s, havre japonais de dégustation de mélanges soignés et d’une collection illimitée de whiskys rares du Japon (les habitués peuvent acheter leur bouteille préférée et la stocker sur place). Si votre rêve du week-end se traduit par martini et frites dans un box somptueux, vous avez The Nines, un supper club à l’ambiance feutrée dans SoHo, ou le Monkey Bar rénové dans Midtown.
Antres de culture
Le Midtown Manhattan est un nouveau creuset de la scène artistique avec l’avènement du Shed, espace culturel polyvalent accueillant des œuvres de créateurs de diverses disciplines et formations. À noter : l’architecture évolutive de la structure : entre autres caractéristiques, une enveloppe extérieure mobile crée un pavillon couvert de 17 000 pieds carrés (1 500 m²) sur la place adjacente pour des performances, installations ou événements à grande échelle. Pendant les saisons passées, la scène du Shed a reçu des talents comme Björk, offrant aux visiteurs une expérience de concert à l’acoustique supérieure. L’ouverture très attendue, cette année, du Ronald O. Perelman Performing Arts Center au World Trade Center apportera un autre lieu de programmation à la page pour l’opéra, le cinéma, le théâtre, la danse et la musique. Les oasis d’arts visuels abondent à New York, mais pour vous faire collectionneur, allez visiter les galeries du centre comme Perrotin, Fortnight Institute, Karma, Sargent’s Daughters et Gordon Robichaux (où Tabboo! figure sur la liste des talents).
Boutiques nouvelles
Tant pis pour les achats en ligne, la renaissance de New York après la pandémie a entraîné l’ouverture de nombreuses boutiques, dont la plus emblématique est Hermès. Cette grande marque française était déjà présente en ville, mais a décidé de hausser la mise : la nouvelle boutique porte-étendard, qui a ouvert en octobre sur Madison Avenue, surclasse les anciens locaux par un énorme espace de 45 000 pieds carrés (4 200 m²) offrant des articles spéciaux, dont les sacs Kelly, produits exclusivement pour elle. Après avoir ramassé vos boîtes orangées, dirigez-vous vers SoHo où vous trouverez les nouvelles boutiques Courrèges, Byredo, Mulberry, Jennifer Fisher et Givenchy, celles du populaire designer culte Desert Vintage, et de l’étiquette suédoise Toteme, dont l’intérieur – doté de sofas Josef Frank et d’une table Marc Newson – a été pensé par les fondateurs (Elin Kling et Karl Lindman) avec le studio d’architectes Halleroed, et est aussi admiré que les styles minimalistes sur les présentoirs.