Et Mexico est fière de ce passé. Construite par les Aztèques, mais démolie par les Espagnols, la ville affiche son histoire saisissante : vice-royauté au sein d’un empire, agitation sociale, dynamisme, taille et croissance implacables. Aujourd’hui, CDMX (comme on l’appelle ici) produit près du quart du PIB national, ce qui en fait l’une des villes les plus productives de la planète. Ça bouge. Et dans cette ville de 22 millions d’habitants, la transformation est aveuglante.
Mais il serait faux de dire que Mexico connaît son moment de gloire. Mexico, c’est le moment de gloire par excellence. Berceau d’artistes comme Diego Rivera, Frida Khalo, et Rufino Tamayo; des architectes visionnaires Alberto Kalach et Juan O’Gorman; et de grands chefs Enrique Olvera et Elena Reygadas, Mexico enchante en tout, partout et en toutes saisons. De l’art et de l’architecture à la gastronomie avec une approche du luxe locale unique, la ville mêle délicatement l’authentique au sublime.
Nourriture divine
Bien que Mexico n’ait inexplicablement pas de guide Michelin, elle compte cinq restaurants dans chacun des palmarès World’s 100 Best et Latin America’s 50 Best, ce qui en fait l’une des meilleures villes où manger, peu importe le secteur. Dans le quartier coloré de Roma Norte, à quelques coins de rue de la Plaza Rio de Janeiro, les plus branchés de la ville se régalent le midi au Máximo Bistrot, tenu par le chef Eduardo García et sa femme, Gabriela López. Dans leur nouveau local, où des lampes tachetées illuminent une mer de géraniums blancs dans un espace industriel transformé, Gabriela sert une interprétation moderne de la ferme à la table, comme de l’oignon sucré cuit dans le petit-lait, du fromage Comté et des cruffins, ainsi qu’une tarte de « caviar » au chocolat, avec de la vanille brûlée, du caramel et de la glace au poivre rose. Dans le chic quartier de Polanco (abritant Pujol, pilier de la haute cuisine mexicaine), les chefs Alejandra Flores et Jorge Vallejo du Quintonil combinent des ingrédients et techniques traditionnels dans un contexte moderne, servant du crabe « araignée de mer » en sauce pipián verde avec combava, basilic thaï et tostadas de maïs bleu, assortie de chawanmushi au maïs, mousse d’uchepos et ikura. Assurez-vous de réserver une place au superbe bar de marbre de la cuisine pour y savourer leur menu dégustation et voir les chefs à l’œuvre. Plus au sud, le quartier haut de gamme Jardines del Pedregal (chef-d’œuvre moderniste conçu par Luis Barragán) vous propose le Sud 777 d’Edgar Núñez, en tête de liste des Latin America’s 50 Best depuis quatre années consécutives. Outre un menu qui varie selon les meilleurs ingrédients de la saison – dont beaucoup proviennent du potager du restaurant, le chef présente une carte des vins tout aussi impressionnante, aux sélections mexicaines étonnamment naturelles. Profitez du repas du midi sur la terrasse, et ne manquez pas la pieuvre en croûte de cendres, du poivre piquillo et la mayonnaise xcatic; ou encore la salade de melon d’eau, de mezcal, de lait caillé, de bettes et de grenade.