Comment les valeurs familiales ont façonné le parcours de Bombardier vers l’innovation
Au fond de la campagne québécoise, sous un couvert de feuilles d’automne, Laurent et Pierre Beaudoin arpentent le sentier vers le lac derrière la maison de Pierre. Ils approchent de la rive qui entoure une baie retirée et profitent du paysage. L’air est calme, on n’entend que le bruissement des feuilles sous les pas et la conversation feutrée entre le père et le fils. C’est un endroit paisible, heureux.
La promenade continue. Arrivés à la propriété de Laurent, ils traversent un champ où paissent des chevaux. Pierre a fait de l’équitation ici, tout petit, et Laurent était alors encore président de Bombardier. Ces journées à cheval sont maintenant derrière lui, mais après son propre mandat comme président et chef de la direction de l’entreprise, sans parler de son rôle actuel de président du conseil d’administration, les deux Beaudoin comptent parmi les plus brillants guides de Bombardier.
Pierre arrête pour admirer l’horizon. Laurent admire plutôt son fils. « Il regarde vers le futur », dit-il en souriant. Pour les Beaudoin, le futur a toujours priorité, mais sous l’ambition, sous la poursuite inlassable de la croissance et de la perfection, réside une valeur essentielle qui a traversé le temps, depuis les premiers jours de la motoneige : Bombardier a été bâtie par des familles, pour des familles.
L’entreprise a commencé par un acte d’empathie. Ayant grandi dans le Québec rural, où les hivers paralysaient tout, Joseph-Armand Bombardier passe sa jeunesse à expérimenter des véhicules qui aideraient sa communauté à conquérir la neige. En 1934, après la mort tragique de son fils parce que l’hôpital est inaccessible pendant une tempête de neige, Joseph-Armand redouble d’efforts, déterminé à faire en sorte qu’aucun parent n’ait à vivre la douleur insupportable que lui et sa femme, Yvonne, ont endurée en cette nuit fatale.