Wolff n’a certes pas pris la voie rapide de la notoriété. Bien avant de devenir un géant de l’univers de la F1 et de reprendre le flambeau d’ambassadeur mondial de la marque Bombardier, il a développé son esprit d’entreprise et son goût de l’aventure. Ancien coureur lui-même, Wolff est un homme qui comprend les moindres détails de la F1, qu’ils soient techniques ou physiques. Il a l’enthousiasme et la détermination pour conduire son écurie à la victoire, mais ce sont son charme et son charisme qui lui ont valu le statut de célébrité.
Wolff, 51 ans, est l’ultime « Surhomme » nietzschéen : il parcourt le monde, parle cinq langues, aime l’art contemporain et l’architecture brutaliste, c’est un mari et un père aimant, et il est engagé dans plusieurs organismes d’aide (Save a Child’s Heart, le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés et la Fondation Mary-Bendet, entre autres).
Cette vie qui ressemble à un conte de fées n’a rien à voir avec la chance et doit tout au dynamisme. En effet, Wolff a réussi par ses propres moyens, dans tous les sens du terme. Durant son enfance à Vienne, il a vu son père combattre un cancer du cerveau pendant 10 ans et finir par en mourir (Wolff n’avait alors que 15 ans). Comme il l’indiquait au magazine Insider, ce drame lui a enseigné l’autonomie : « je me souviens de m’être dit, enfant : “tout ce que je veux, c’est de me prendre en charge”. Je crois que c’est une grande part de ce qui a fait de moi celui que je suis aujourd’hui. »
À 22 ans, Wolff abandonnait sa courte carrière de coureur pour se concentrer sur son autre passion : les finances. Il a fondé sa propre société de placement, Marchfifteen, en 1998, suivie par Marchsixteen en 2004. Il est brièvement revenu à la course automobile et a eu à un certain moment pour partenaire Mika Häkkinen, deux fois champion mondial de F1, pour former une société de gestion de pilotes. Mais ce n’est qu’en 2009 que Wolff a fait des vagues dans l’univers de la Formule 1 en investissant dans l’écurie Williams. Il y a rapidement assumé les fonctions de directeur général, menant Williams à sa première victoire en huit ans au Grand Prix d’Espagne de 2012. Wolff est ensuite passé à l’écurie rivale de Mercedes à peine un an plus tard, et le moins qu’on puisse dire, c’est que les dix dernières années ont été couronnées de succès.
Wolff est entré à l’écurie Mercedes en même temps que Lewis Hamilton et à eux deux, ils ont marqué l’histoire. Son arrivée a contribué à la réussite inégalée de Mercedes : Hamilton a remporté six championnats du monde avec Mercedes.